vendredi 7 octobre 2011

Les fables de La Fontaine



Auteur : Jean de La Fontaine (1621 -1695)
Titre de l’œuvre : Les Fables choisies mises en vers par M. de La Fontaine
Date de création : 1668



La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf

Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant: "Regardez bien, ma sœur;
Est-ce assez? dites-moi: n'y suis-je point encore?
Nenni - M'y voici donc? - Point du tout. M'y voilà?
- Vous n'en approchez point." La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ,
Tout prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.





Evénements repères :
- Pouvoir : Cardinal de Richelieu (1585-1642), Louis XIV (1638-1715)
- Lettres : Charles Perrault (1628-1703), Molière (1622-1673)
- Arts : Jean-Baptiste Lulli (1632-1687), surintendant de la musique ;
André Le Nôtre (1613-1700) dessinateur de jardins et architecte paysagiste ;
Georges de La Tour (1593-1652) et Rembrandt (1606-1669), peintres.

A propos de l’œuvre et du contexte de création
Poète et conteur, Jean de la Fontaine a surtout marqué l’histoire par ses Fables. Il a vécu de sa plume grâce à la vente de ses recueils mais également en se plaçant toute sa vie sous la protection financière de plusieurs protecteurs. Son œuvre fut alors très appréciée de la Cour de Louis XIV ; il échappa à la censure en utilisant des animaux pour représenter les grands traits moraux des êtres humains.
Le poète a souvent puisé son inspiration dans des fables plus anciennes, imaginées par Esope, Phèdre, Horace ou encore Pilpay. Mais il a renouvelé ce genre en en réinventant totalement la forme.  Ses Fables, appréciées des petits comme des grands, occupent aujourd’hui une place de choix dans le patrimoine culturel français et certaines morales font partie de la sagesse populaireet restent encore très actuelles.

La naissance d’une vocation littéraire

Né à Château-Thierry, dans la campagne picarde, le 8 juillet 1621, Jean de La Fontaine grandit en se passionnant pour la lecture d’œuvres antiques. Durant ses études, il fréquente un salon de jeunes passionnés de littérature, les "chevaliers de la table ronde" et compose ses premiers vers.

 

La mort de son père, en 1658, le laisse dans une situation financière inconfortable qui le conduit à chercher un protecteur. Il le trouve alors en la personne de Nicolas Fouquet, surintendant des finances pour qui il compose plusieurs œuvres. Le poète fréquente alors les sociétés précieuses et rencontre d’autres grands artistes dont Charles Perrault et Molière. Il vit entre Paris et Château-Thierry, sa ville natale, où il exerce notamment la charge de maître particulier des eaux et forêts.

Lorsque Fouquet tombe en disgrâce en 1661, La Fontaine lui reste fidèle et prend sa défense. Suite à ces publications, le poète préfère s’exiler quelques temps à Limoges.
A son retour à Château-Thierry quelques mois plus tard, La Fontaine courtise la duchesse de Bouillon et la persuade de devenir sa nouvelle protectrice. Elle lui permet en 1664 d’obtenir à Paris le poste de gentilhomme servant chez sa nouvelle bienfaitrice, la duchesse d’Orléans. Il connaît alors le succès dans les salons et publie de nombreuses œuvres, dont les trois recueils de Contes et Nouvelles en Vers publiés en 1665, 1666 et 1671.

L’œuvre maîtresse : les Fables

En 1668, La Fontaine publie son premier recueil de Fables qui connaît un immense succès. Il rassemble 124 fables. Le poète y met en scène des animaux pour critiquer les hommes et dénoncer les grands problèmes de son époque.

En 1678 et 1679 paraissent deux autres recueils de Fables, contenant 87 fables supplémentaires. La Fontaine, poète célébré, est alors élu à l’Académie française en 1683, succédant à Colbert.

 Le poète meurt le 13 avril 1695.


Ce qui nous touché :
La Fontaine était-il un copieur ou un génie ? A-t-il recopié les fables en les mettant en vers ou a-t-il vraiment effectuer un travail de réécriture ?
C’est un génie parce qu’il a réussi à se moquer de la Cour et du Roi sans se faire emprisonner ou juger. Mais est-ce que les nobles et le Roi étaient bêtes au point de ne pas se rendre compte qu’on se moquait d’eux ?
Esope a-t-il vraiment vécu ?

Mise en réseaux :
Les fables d’Esope
Aujourd’hui aussi certaines œuvres d’art s’inspirent de ce qui a été créé auparavant : la mode, la peinture, la musique…
Les mots fable et fabuliste.
Les mots cour, courtisan, courtisane et courtiser.

Sitographie :

Site du musée officiel:

D’autres sites intéressants :




Ecouter les fables lues par les élèves de la classe : cliquer ici.



vendredi 1 avril 2011

Animation vidéo de la vague d'Hokusai.

Au cours de la journée consacrée aux Arts, certains élèves du cycle 3 ont choisi d'animer la vague d'Hokusai. Deux ateliers ont été consacrés à la réalisation de la vidéo que vous pouvez visualiser en cliquant sur le lien suivant : vidéo vague Hokusai.

Vous trouverez également un lien à partir de la fenêtre "Réalisations artistiques".

dimanche 27 mars 2011

La grande vague de Kanagawa











Estampe

Auteur : Hokusai Katsushika (1760 -1849)
Titre de l’œuvre : La grande vague de Kanagawa, Metropolitan Museum of Art, New York (USA).
Date de création : vers 1829-1833
Dimension : 24,8 × 37,0 cm
Technique / Support : estampe, gravure sur bois


Repères historiques : La convention de Kanagawa fut un traité signé le 31 mars 1854 (ouverture des frontières et échanges commerciaux entre le Japon et l’occident).








A propos de l’œuvre et du contexte de création :


Katsushika Hokusai est né en 1760 à proximité d’Edo (aujourd’hui Tokyo). Ce « Fou de dessin » (gakyôjin) tel qu’il aimait à s’appeler lui-même, a laissé une production comprenant des milliers d’œuvres remarquables. Entre 1811 et 1819,  il publie sous le nom de Taitô les dix premiers volumes de la Manga, encyclopédie imagée du Japon en quinze volumes, contenant d’innombrables croquis.

Mais c’est en 1830 qu’il produit son œuvre majeure avec ses grandes séries de paysages dont la plus connue est les « Trente-six vues du mont Fuji ». Le mythique volcan est montré pour la première fois sous de multiples points de vue, des lumières, des atmosphères changeantes. Le cône s’impose parfois magistralement dans sa perfection ou se laisse presque oublier à l’avantage des hommes, de leurs activités, de leur existence. De cette manière, l’artiste n’épuise ni ne répète jamais son sujet mais, au contraire, le modifie, le renforce à chaque nouvelle planche. En même temps, Hokusai, par une subtile utilisation du trait et de la couleur, où domine le bleu de Prusse, récemment introduit au Japon, rend sensibles les quatre éléments et plus particulièrement l’eau.

il fait preuve d’une habileté révolutionnaire pour intégrer à son savoir faire oriental les techniques de la perspective occidentale et construire une illusion spatiale, une profondeur de champ, inconnues jusqu’alors.

« La grande vague de Kanagawa » est la première planche de la série. Hokusai saisit l’instant même où la vague gigantesque, écumante, menace de déferler sur les embarcations et d’engloutir les vulnérables pêcheurs, dont l’existence éphémère est soumise au bon vouloir de la nature.






Ce qui a touché la classe :







Observation faite du tableau, et avant que le nom de l'oeuvre ne soit dévoilé, les élèves lui ont donné un titre. Voici les résultats obtenus : 

Les titres que nous avons donné à l’œuvre :


La vague gigantesque
La grande vague
L'immense vague
La vague Hokusai
La vague du Japon
La vague extraordinaire
Les vagues gigantesques


La tempête
La tempête d'Hokusai
La tempête du Japon
La grande tempête
La tempête grise


Le tsunami du mont Fuji
Le tsunami d'Hokusai
Le tsunami des pêcheurs
Un tsunami au Japon


Les caprices de la mer
Les pauvres pêcheurs
Le grand déluge japonais
















Pratiquement tous les élèves ont utilisé un article défini pour déterminer le nom principal. Hokusai aussi utilise « LA » dans son titre, car c'est "la" vague, c’est la plus grande. Ce que l’on voit en premier, ce qui frappe l'oeil du spectateur, c’est cette immense vague puis ensuite les petits bateaux de pêche. A l’arrière plan, on voit le mont Fuji. C’est une vague dangereuse, immense, monstrueuse, meurtrière, affreuse, crochue, extraordinaire, cruelle,  gigantesque, abominable, effrayante, horrible, terrifiante. On dirait qu’elle a deux bras pour renverser ou pour prendre les bateaux et les hommes. C’est un tableau triste, plutôt sombre.











Mise en réseaux : Le tremblement de terre au Japon et le tsunami qui a ravagé les côtes japonaises au mois de mars 2011.

Réalisation : voir notre dessin animé de la vague en cliquant ici.

Sitographie :

En savoir plus sur Hokusai :

Voir les trente-six du mont Fuji :

Un site très intéressant sur les estampes japonaises :



dimanche 16 janvier 2011

La Tour de Babel





Peinture

Auteur : Pieter Bruegel , dit Bruegel l'Ancien (1525 -1569)

La Tour de Babel, Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche)
Date de création : 1563
Repères historiques : apparition du protestantisme et règne de Henri IV (1553-1610).


A propos de l’œuvre et du contexte de création :
Le Livre de la Genèse (du grec « naissance », « commencement », « source », « origine », « cause ») est le premier livre de la Torah (la Bible hébraïque) et de la bible chrétienne.
Le livre de la Genèse veut expliquer l'origine de l'homme et du peuple hébreu jusqu'à son arrivée en Égypte.  Selon la croyance, la Genèse a été inspirée par Dieu à Moïse qui l’a été écrit. On l'appelle parfois le Premier Livre de Moïse.
Le thème du tableau est tiré de la Genèse : Dieu empêchera les hommes de construire une tour atteignant le ciel en multipliant les langues pour qu'ils ne puissent plus communiquer entre eux et en dispersant les peuples.
Bruegel transpose l’épisode biblique à son époque. Anvers est une ville en plein essor, à la société multiculturelle, dans laquelle il devient difficile de s’entendre surtout dans le domaine religieux. Le peintre veut-il dénoncer le désir de puissance et la folie des hommes ? Une autre version de l’œuvre, plus sombre, réalisée vers 1563, est exposée au musée de Rotterdam : La petite tour de Babel.

Vocabulaire
- inspirée : poussé, conseillé, dicté, …
- tiré : qui provient de quelque chose.
- en dispersant : en semant, en éparpillant, en divisant, …
- transpose : du verbe transposer ; adapter, changer…
- biblique (adj.) : issu de la Bible.
- en plein essor : en pleine croissance, en plein développement.

Ce qui a touché la classe :
A l’époque de Bruegels, on ne pouvait pas construire de "buildings" aussi grands. Quand on regarde le tableau, on ne voit pas vraiment tous les détails ; il faut zoomer pour les distinguer. Il a réussi à faire un tableau magnifique à partir de sa technique de peinture à l’huile.
Le beau côté de la tour est orienté vers la ville, alors que du côté du port on voit la tour en construction ; l’activité est plus dynamique, il y a plus d’activités.
Ce qui rend la tour gigantesque, ce sont les détails : la tour qui « chatouille » un nuage, les petites maisons à l’arrière plan, les personnages tout petits en train de travailler, et au contraire le roi et sa cour au premier plan qui apparaissent gigantesques.

Mise en réseau :
des gratte-ciels, la tour Montparnasse, la Tour Eiffel, Big ben, des châteaux, les pyramides égyptiennes ou incas, le film « Le château dans le ciel » de Hayo Myazaki (voir la bande-annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18675070&cfilm=40133.html).

Dans le domaine des langues aussi on peut associer le mot „Babel“ à des mots français comme „babillage, babiller“, au mot anglais „babble“ ou encore allemand „babbeln“.